Depuis le début de l’année 2024, les jeunes Français âgés de 17 ans peuvent désormais obtenir leur permis de conduire et circuler sur les routes comme tout autre citoyen adulte du pays. Cette mesure a entraîné une augmentation des inscriptions dans les auto-écoles, mais également des difficultés pour certains apprenants qui souhaitent bénéficier de cette nouvelle opportunité.
Augmentation des demandes d’inscription aux auto-écoles
Dans certaines auto-écoles, on constate une hausse significative des inscriptions depuis la mise en place de cette mesure. Dans l’établissement O’Permis Lemasson à Montpellier, par exemple, le nombre d’élèves a augmenté de 10% en janvier. Le gérant Ilias Jemrhili a même embauché un nouvel instructeur pour faire face à la demande croissante.
Cette situation s’explique par le fait que de nombreux jeunes souhaitent profiter dès que possible de la possibilité d’obtenir leur permis de conduire un an plus tôt qu’auparavant. Certains anticipent ainsi leur inscription à l’auto-école pour pouvoir passer l’examen dès leurs 17 ans révolus.
Hélas, cette précipitation peut avoir des conséquences négatives. Ilias Jemrhili déclare : « Nous avons eu une vague d’étudiants qui ont préféré directement passer l’examen pratique alors qu’ils avaient encore quelques mois d’apprentissage accompagné à faire. Ils n’ont pris que quatre heures de leçons supplémentaires avant de tenter l’examen ».
Abandon de l’apprentissage accompagné
La possibilité d’obtenir son permis de conduire à 17 ans a également poussé certains jeunes à abandonner leur apprentissage accompagné entre tiers avant leur évaluation finale. C’est une tendance constatée par Éloise Chabuel, gérante de l’auto-école Automotion à Castelnau-le-Lez : « De plus en plus de gens abandonnent la conduite accompagnée pour passer directement l’examen classique ».
Cela peut s’avérer problématique, car ces jeunes risquent d’être moins expérimentés et préparés au moment de se présenter à l’examen. Par ailleurs, les listes d’attente pour passer cet examen sont de plus en plus longues, ce qui peut également compliquer la situation pour les futurs candidats.
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Avantages et inconvénients de cette mesure
Malgré ces difficultés, il est indéniable que l’abaissement de l’âge requis pour obtenir un permis de conduire offre des avantages certains. Certains jeunes sont déjà actifs professionnellement et peuvent bénéficier pleinement de la mobilité offerte par leur permis de conduire.
Pour d’autres, cependant, cela implique davantage de responsabilités et peut aussi susciter certaines réticences. Les parents ont notamment soulevé des questions quant à la possibilité pour leurs enfants mineurs de souscrire une assurance automobile et d’être légalement responsables en cas d’accident.
Il est également important de noter que tous les jeunes ne sont pas logés à la même enseigne en termes d’accessibilité et de moyens financiers pour passer leur permis de conduire. Pour certains élèves encore scolarisés, notamment ceux qui ne peuvent bénéficier d’aides de leurs parents ou utiliser leur CPF, l’argument financier peut être un frein supplémentaire pour s’inscrire aussi tôt à l’auto-école.
Assurances et responsabilités légales
La législation actuelle prévoit que les mineurs ayant obtenu leur permis doivent toujours souscrire une assurance auto à leur nom avec l’aide de leurs parents, qui sont juridiquement responsables des contrats signés par leurs enfants. Toutefois, certains assureurs ne proposent pas de garanties adaptées aux conducteurs mineurs, ce qui complique la démarche pour les familles concernées. Il est donc essentiel de bien se renseigner avant de choisir une police d’assurance pour éviter tout problème en cas d’accident.
En conclusion, si la baisse de l’âge requis pour le permis de conduire représente une réelle avancée en termes d’autonomie pour les jeunes Français, il est nécessaire de prendre en compte les conséquences potentiellement négatives induites par cette mesure. Les institutions et autorités compétentes doivent travailler conjointement afin d’assurer le bon fonctionnement du système et garantir que chaque jeune puisse bénéficier de ces opportunités dans les meilleures conditions possibles.